Cartographier la santé des forêts de varech

(Source de l’image : Maycira Costa)

Les forêts de varech offrent un couvert essentiel aux harengs en frai et aux jeunes saumons, mais de nombreux stresseurs environnementaux mettent en péril l’avenir de cette flore sous-marine. Une nouvelle alliance de recherche à la University of Victoria se penche sur la résilience du nereocystis de Lutke le long de la côte centrale de la Colombie-Britannique devant un déclin attribuable au réchauffement de l’océan, dans l’espoir de découvrir des zones potentielles de protection et de restauration.

« Les forêts de varech sont les forêts pluviales de l’océan, et nous devons en apprendre davantage sur leur déclin », d’affirmer Maycira Costa, géographe à la University of Victoria. « Elles transfèrent de grandes quantités de carbone de l’atmosphère à l’océan et abritent beaucoup d’espèces essentielles. »

Fruit d’une collaboration entre la professeure Costa, des communautés autochtones, la Pacific Salmon Foundation, le Hakai Institute, Pêches et Océans Canada, le Islands Trust Conservancy, Parcs Canada, le Council of the Haida Nation et le Marine Plan Partnership for the North Pacific Coast (This link will take you to another Web site MaPP) (en anglais seulement), le projet d’étude de la résilience des forêts de varech de la Colombie-Britannique a été mis sur pied grâce à une subvention Alliance du CRSNG.

Faisant appel à des graphiques datant des années 1800, au savoir écologique des communautés autochtones et à l’imagerie satellitaire, la professeure Costa et une équipe d’étudiantes et d’étudiants des cycles supérieurs et de stagiaires postdoctoraux de la University of Victoria travaillent à élaborer un atlas cohérent qui illustre la résilience des forêts de varech côtières au fil du temps. Scientifiques, gestionnaires côtiers et communautés peuvent se servir de cette information pour faire une meilleure planification des espaces marins qui bénéficiera ultimement à l’écosystème, aux collectivités côtières et à l’industrie.

L’imagerie satellitaire permet de cibler de façon plus précise les zones où les peuplements de varech se montrent résilients et celles où ils sont menacés, ainsi que l’évolution des conditions océaniques environnantes. Ces données permettront de mettre en œuvre des stratégies de gouvernance et de gestion différentes suivant les zones pour protéger et remettre en état cet habitat côtier important.

« Cela n’est possible que si les communautés peuvent utiliser cette technologie de manière efficace », précise la professeure Costa, qui travaille avec les Premières Nations à intégrer la technologie satellitaire à leurs programmes de surveillance du varech.

« Le varech est très vulnérable aux variations des conditions océaniques, notamment au réchauffement de l’eau », d’expliquer la chercheuse. « Une température fraîche favorise la prolifération et le rétablissement de l’algue, mais la hausse de la température de l’océan contribue certainement à son dépérissement—tout comme à celui de la population d’oursins qui se nourrit de varech. »

La professeure Costa explique que le repérage des zones de résilience du varech, des zones où le risque de disparition est élevé et des zones potentielles de restauration fera partie d’une stratégie écosystémique qui encadrera la gestion des aires marines protégées fédérales, l’aménagement de l’espace marin par les Premières Nations, la récolte de l’algue, la gestion de l’habitat du poisson ainsi que l’aquaculture du varech.

« Le cadre que nous proposons pourrait être adapté à d’autres zones côtières, dans l’Est et en Arctique, et favoriser le développement d’une économie durable axée sur les ressources de l’océan qui s’intégrerait à la Stratégie de l’économie bleue du Canada », d’ajouter la chercheuse.

L’alliance de recherche sur le varech dirigée par la professeure Costa se penche sur les effets qu’ont les variations des conditions océaniques sur la résilience à long terme de cette algue le long de la côte de la Colombie-Britannique—des travaux en lien direct avec les objectifs de développement durable des Nations Unies sur la lutte contre les changements climatiques et la vie aquatique—mais contribue aussi à l’établissement d’une solide collaboration favorisant l’accès à la science, à la technologie et à l’innovation. 

Le présent article à été adapté, traduit et publié avec l’autorisation de la This link will take you to another Web site University of Victoria (en anglais seulement).

Récit suivant

Découverte fortuite à la Dalhousie University : prolonger la vie des piles en remplaçant le ruban adhésif responsable de l’autodécharge

L’autodécharge des piles au lithium-ion exaspère utilisateurs et entreprises, et déconcerte les fabricants.

Bulletin Contact

Recevez par courriel des mises à jour sur les activités du CRSNG. Consultez tous les numéros.

  • Twitter
  • Facebook
  • LinkedIn
  • Youtube
  • Instagram